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les miracles scientifiques dans le coran et la sunna
26 janvier 2007

Place de la spiritualité musulmane dans la société moderne

Place de la spiritualité musulmane dans la société moderne

Il s'agira de traiter un sujet qui est «la spiritualité », un sujet fondamental qui traite d'un aspect essentiel de la religion musulmane.
Cette spiritualité qui doit se référer à la révélation et en même temps prendre en considération le réel de ces manifestations et de sa pratique. J'aimerai rappeler ici par une introduction un ensemble de notions, de concepts clés que je considère sans lesquels notre approche de la spiritualité serait imparfaite.
D'abord qui dit spiritualité dit «روحانيات = Ruhaniyet », qui dérive du mot « روح =Ruh », l'esprit, spiritualité venant lui-même du mot esprit , et donc l'esprit « Ruh » est au centre de cette religion, la révélation elle-même qui a fait irruption dans le monde des humains par le Coran lui-même, par le qualificatif, l'attribut « et c'est ainsi qu'on t'a révélé de notre part un esprit » (à traduire en arable et voir Coran) et donc l'esprit, c'est à dire le Coran.
Cette révélation est fondatrice de toute une religion, cet esprit lui-même, le Coran est transcris par un vecteur céleste, l'Archange Gabriel appelé lui-même l'esprit. Jibril (Gabriel), ce messager céleste est qualifié par le Coran comme un esprit véhiculaire d'une connaissance révélée par le biais du تنزيلTENZIL, révélation, lequel concept va nous occuper un instant.
Le TENZIL, c'est cette descente de cet esprit de l'essence même d'Allah Le Créateur du monde matérialisé dans un corpus, dans un support matériel : le Livre, un esprit matérialisé dans un livre pour nourrir sans cesse jusqu'à la fin des temps les esprits, et donc dès le départ l'islam a marqué d’une encre indélébile sa nature foncièrement spirituelle le Tenzil, dont il s'agit dans le Coran qui resserre un petit peu l'encrage de cette spiritualité dans le particulier des arabes d'alors.
Et il nous permet d'en tirer un ensemble d'enseignement, d'abord cet esprit révélé ne s'est pas révélé en bloc, il s'est révélé par fragment « Mounajjama » pour reprendre une formule de Coranistes, « Ala moukt » pour reprendre une formule coranique, par étape. Cet esprit révélé n'a pas bousculé la nature des arabes dans une même époque, il les a accompagnés au fil de 23 années. C'est un esprit doux qui a accompagné la nature humaine afin d'atteindre les grandes sommités de la transcendance, révélé par fragment et révélé aussi dans une culture.
Ce n'est pas une spiritualité, ce n'est pas un esprit en apesanteur par rapport à la réalité humaine, au contraire, il a trouvé sa substance, sa morphologie de réalisation dans une culture particulière. Ce qui va m'intéresser ici, c'est l'aspect culturel, l'aspect sociologique, l'aspect humain de l'époque pris en considération par la pédagogie du Tenzil.
Je peux dire que le concept Tenzil non seulement est une pédagogie porteuse d'enseignement mais doit constituer tout un chapitre de la « principaulogie », il résume l'esprit de purification, l'espoir d'établir des lois pour codifier les comportements exotériques, accompagner nos forts intérieurs et les cœurs dans le cheminement vers Allah, de parfaire le comportement, et donc ce Tenzil ne s'est pas fait en abstraction de la culture de l'époque, il s'est adapté aux deux situations, une même époque mais 2 situations différentes, nous parlons aujourd'hui de deux formes de Coran, le Coran méquois et le Coran Médinois, non seulement le contenu est différent mais aussi la morphologie linguistique n'est pas la même car révélé dans 2 cultures linguistiques qui sont différentes.
Le Coran méquois est plus rythmé, très éloquents, pourquoi, parce que les Méquois détenaient l'art de l'éloquence et de la poésie alors que le Coran Médinois ne s'intéressait pas trop à la rhétorique et à la poésie. C'est pourquoi, le style Médinois comparativement au style Méquois est moins rythmé, moins marqué par des acoustiques qui sont un peu les spécificités du coran Méquois. Et donc un esprit, un dur révélant, l'esprit qui prend en considération non seulement la culture dans le sens large du terme mais même en prenant en considération l'esthétique de la communication, les sensibilités n'étaient pas les mêmes.
On remarque aussi que le style du Coran n'est pas d'approche rationaliste mais plutôt, Il parle à la sensibilité de l'homme, au cœur de l'individu, Il parle à l'esprit des hommes, le Coran par son style, son contenu touche les cœurs pour réveiller les raisons. Et les réveiller de leurs sommeils. Et donc, la sensibilité de cet esprit révélé, à ce titre très important dans notre communication du message, le cœur pour éveiller la raison, et c'est pourquoi nous pouvons dire en nous inspirant de la méthode Coranique que la forme fait partie du fond, le contenant doit être à la hauteur du contenu.
Et donc ce Tenzil, cet esprit a prit en considération donc 2 espaces culturels différents. Je ne vais pas m'attarder sur les spécificités du contenu du Coran Méquois et Médinois. Mais par le biais du Tenzil nous pourrons tirer beaucoup d'enseignements qui nous permettront d'encrer la spiritualité dans une culture donnée donc la réalité de l'intégration de la spiritualité dans un contexte social est déterminant afin de rendre cette spiritualité possible et réalisable aussi il m'intéresse dans cet esprit révélé dans le coran, la révélation et qui dit révélation, c'est communiquer par signes. Dieu communique avec les hommes par asymptotes, par signes.
Ce qui m'intéresse dans ce corpus scripturaire, ce sont les deux zones que j'appelle, les zones de plasticités Coraniques, l'abrogeant et l'abrogé avec ces deux formes, l'abrogeant et l'abrogé concernent les lois et l'abrogation scripturaire, la suppression scripturaire, il nous l’indique, c'est à dire ce procès des abrogations.
Le dynamisme caractéristique de ce Tenzil qui prend en considération la maturité, la maturation de la communauté, c'est à dire que la norme ne se révèle une fois que les esprits, les cœurs, la communauté est déjà prête, l'imam Chatibi dans son livre « Mouwafaquat » a dit que le prophète (prière et salut sur lui) n'a jamais dénoncé une loi avant que la communauté ne soit pas prête, c'est à dire, il y a une pédagogie spirituelle avant la révélation de la norme, il est dangereux à mon sens de réduire l'islam à l'ensemble de codification essentialiste rigide, mais le coran est d'abord une pédagogie, une initiation à la transcendance et une certaine éthique, donc ces zones de plasticités permettent à notre spiritualité de trouver une forme adaptée à sa culture, il y a aussi le Méquois, le Médinois, il y aussi la zone de l'équivoque, qui donne une grande marge de manœuvre aux sensibilités, à la raison de formuler, d'interpréter des lois qui permettent l’épanouissement dans une spiritualité, dans un contexte donné.
Après cette introduction centrée sur le concept de Tenzil et son réalisme particulier, j'entre dans les fondements de cette spiritualité.
Nous sommes aujourd'hui dans un marché de spiritualité, des mystiques athées jusqu'aux mystiques panthéistes en passant par le mystique new age, nous sommes dans un marché où il y a une concurrence de mystiques et de spiritualités, quelle est la notre dans cet univers de spiritualité que nous venons de souligner les particularités de la spiritualité musulmane.
D'abord cette spiritualité se réfère à une doctrine laquelle dessine les finalités de l'existence, nous ne sommes pas dans une spiritualité instrumentale, nous sommes ici dans une spiritualité qui admet une finalité transcendante révélée et qui a une finalité, elle vient de Dieu et orienté vers la divinité, elle n'est pas une spiritualité appliquée à la production, à l'économie, les spiritualités qui se développent dans le but de destresser l'individu afin d'être plus productif économiquement parlant, ici, il ne s'agit pas de cette spiritualité là, mais il s'agit d'une spiritualité qui permet de conserver le sens de l'existence, centrée sur le sens de l'unicité de Dieu autour de laquelle gravite un ensemble de vérités corollaires, la prophétie de Mohammed (prière et salut sur lui), les vérités comme le jour du jugement dernier, la relativité de la vie terrestre etc…
Il y a une théologie fondatrice de la spiritualité musulmane, sans laquelle la spiritualité serait de l'ordre de l'égocentrisme, une spiritualité au service de l’individu uniquement coupée de la Divinité. On ne peut pas faire abstraction du monde qui nous entoure. Nous sommes dans un monde de plus en plus sécularisé, désenchanté de la sécularisation politique, la séparation de l’état et de l’église jusqu’à la sécularisation et la laïcisation de l’esprit en passant par la sécularisation du droit, en séparant la morale de la sécularisation, en substituant une morale révélée par une morale démontrée produite par la raison jusqu’à la sécularisation de la pensée, une pensée, une sensibilité, une spiritualité qui est coupée de la Divinité.
Nous sommes dans un monde de plus en plus imprégné par ce processus de sécularisation qui essaie de réduire l’esprit c’est à dire « Ruh » à des connexions neurobiochimiques voulant réduire l’esprit à une dimension synaptique relevant du registre des neurosciences, parce que la science a horreur de l’irrationnel, de ce qui est inexpliqué, mais paradoxalement tout est irrationnel.
Si on fait un processus en quête de définition de la matière, nous pensons qu’à un moment nous allons trouver, mais la matière elle-même s’effondre et disparaît dans un concept qu’on appelle l’énergie, et donc l’esprit habite la matière, comme « Ruh = l’âme » habite le corps. Et je pose le problème qui se pose pour les musulmans dans une société occidentale caractérisée par ce que j’appelle cet OVNI (Objet Visuel Non Identifié) qui est la sécularisation. Quelle est la définition de la spiritualité dans ce monde où il y a une quête, un marché de l’équilibre intérieur qui se développe, dont la psychiatrie et la médecine en général ne font qu’une partie.
D’abord la spiritualité est fondée, justifiée par un esprit révélé contenant une dimension très importante, le dogme, une philosophie de l’existence, la personne humaine dans la tradition musulmane est énigmatique, elle rend la vie mystique. Et le mystère n’est pas biologique, il est habité par ce souffle apporté par l’Ange à un moment embryonnaire « l’Ange vient à un moment du développement biologique » comme il a été rapporté par un hadith (Mouslim entre autre), que l’Ange apporte cette dimension céleste et le fait introduire dans le biologique, donc le biologique n’est que le support d’une dimension céleste, nous sommes dans le mystère, nous sommes foncièrement dans le spirituel, mais le spirituel, un esprit qui a pris force dans le corps humain mais malheureusement le corps dans la tradition occidentale a pris le dessus sur le spirituel, on a réduit l'être humain à son corps, on peut dire qu’on a chosifié l’homme et la femme, on s’est cristallisé sur le paraître au détriment de l’être.
L’anthologie de la biologie est expliquée par cet esprit qui fait que le corps est vivant et relève du registre de la personne humaine. Nous avons donc une partie, la spiritualité, une certaine approche de la personne humaine, nous avons une certaine vision du monde, nous vivons selon le Coran dans 2 mondes parallèles qui co-existent, le monde visible et le monde invisible, qui ne sont pas totalement repérés, ne sont séparés que dans notre esprit et dans nos sens mais dans la réalité existentielle, ils ne forment qu’une seule existence, le corpus nous parle, entre autres, d’être existant dans cet univers : les anges, les djins, l’âme qui habite notre corps relève de ce registre spirituel du monde des esprits.
Cette perception de l’existence fait que le spirituel prend départ d’un dogme, d’un point de départ doctrinal, et il vise à réaliser ses vérités métaphysiques, le voyage vers cette vérité ne se fait pas uniquement par l’approche de la raison lors de la lecture des textes révélés, mais il y a aussi une expérience de l’intérieur.
Quant à la connaissance de ses vérités, réduire les distances mystiques, métaphysiques qui nous séparent de ce monde invisible, comment rendre visible ce monde qui nous est invisible, comment rendre l’unicité de Dieu, comment rendre le jour du jugement dernier, comment rendre ce monde qui nous est invisible comme une évidence existentielle, ceci se réalise par le canal de la « Charia ». Je m’explique, si la théologie donne une philosophie de la spiritualité, la « Charia » lui trace des canaux d’expressions, de cheminements, vers la réalisation de cette spiritualité, d’abord le plus urgent, l’expression la plus immédiate de cette spiritualité se trouve dans la verticalité à travers le rite, elle est centrale à la foi, après la croyance, c’est l’expression immédiate et spontanée de cette foi canalisée par le biais de la « Charia ». Comment vivre le rite dans un monde matérialisé, matérialiste, où un certain économisme, cet intégrisme économique où un certain « politisme » règne où l’homme au lieu d’être une finalité risque d’être un instrument d’un système économique et politique.
Le rite fait sortir le musulman de la pesanteur de la matérialité de la vie. Les 5 prières constituent à cet égard l’arrachement du musulman de la pesanteur d’une vie trop biologique, trop horizontale. Ces moments répétés, cycliques de la journée sont des moments de libération de l'âme et par conséquent, libération de l'homme et de la femme.
Cinq fois pendant la journée, une retraite marque des arrêts dans une vie qui devient de plus en plus pesante. Plus que jamais nous avons besoin des prières qui libèrent nos esprits de nos corps, qui libèrent nos corps d'un déterminisme sociologique. Les 5 prières, il faut rétablir le statut des 5 prières dans la communauté et je pense qu'au lieu de perturber les musulmans avec des codifications et des normes très secondaires, il faut insister sur l'importance des 5 prières « al salat », une relation avec la divinité.
C'est à dire que mon chemin vers l'autre dans une société passe par la Divinité, respecter Dieu, c'est respecter l'autre. Penser à Dieu c'est penser aux autres. Combien d'angoisses, combien de stresses, combien de doutes peuvent être résolus par un moment de retrait dans les prières. Combien de pensés réformées dans les prières qui peuvent bouleverser nos vies ? Il faut toujours discourir sur les prières. C'est la première et la dernière prescription du prophète (prière et salut sur lui).
La première prescription déjà à la Mecque alors que nous sommes dans une phase théologique et qui n'est pas Canonique. Le Coran pour marquer l'importance de la prière a instauré les obligations des 5 prières dans la période Méquoise avant la migration du prophète (prière et salut sur lui) pour souligner son caractère important et déterminant dans la pratique spirituelle d'un musulman. C'est le dernier conseil du prophète (prière et salut sur lui), à sa communauté « Al salat, Al salat » avant de mourir.
Nous devons élever nos générations futures à une culture de prières, à des retraites, à une mystique, un repli sur soi, à une auto-réforme de soi lors des prières. C'est dans la prière qu'on se confesse, c'est dans la prière qu'on puise source et énergie pour continuer la vie et surmonter les obstacles des épreuves. Deuxième aspect important de ces rites, c'est le jeûne, c'est l'école de la maîtrise, c'est le triomphe de l'esprit sur le corps, c'est la nourriture de l'âme, l'homme étant constitué Coraniquement parlant de deux dimensions antagonistes (syn. : opposant), le biologique et le spirituel, ce sont deux dimensions antagonistes, et le musulman est invité à établir un équilibre entre ces deux dimensions.
Quelquefois, on a tendance à nourrir le coté biologique au détriment de la nourriture spirituelle. Un mois de Ramadan vient pour établir et rétablir l'équilibre en prescrivant le jeûne qui est l'école de la maîtrise: faut pas boire, faut pas manger, faut pas avoir d'acte sexuel, pendant toute la journée, c'est combattre et maîtriser deux instincts des plus redoutables parmi les instincts de l'être humain.
Le musulman qui est capable de maîtriser ces deux instincts est capable de maîtriser son corps. C'est la raison qui maîtrise les instincts et conduit la spiritualité, vers les hauts sphères de la spiritualité et de la transcendance, donc l'occident a besoin de ce message, de la prière et du jeûne à la musulmane, c'est une autre façon de vivre la spiritualité, n'en parlons pas du pèlerinage qui est en vérité un pèlerinage intérieur, un pèlerinage, un voyage, une source, des lieux, une géographie, et que la re-mémorisation des lieux et de l'histoire, de la révélation, le pèlerinage n'est pas uniquement un voyage physique, mais un voyage intellectuel et spirituel en même temps et donc la spiritualité musulmane est construite sur ces trois piliers.
Un fait qui mérite d'être souligné, c'est que l'islam a introduit la "Zakat" dans cette dimension spirituelle, la générosité, combattre le matérialisme, l'avarice, cette dimension du rite, cette dimension horizontale, partager avec l'autre, si le jeûne est une forme de partage de la faim avec l'autre, la zakat constitue un partage de la richesse avec l'autre et donc quatre piliers de la spiritualité musulmane dont son aspect vertical. Mais la spiritualité n'est pas un rapport direct avec la Divinité, elle est aussi une éthique, à tel point que les grands moralistes, les grands souffistes, ont émis un certain nombre de critères sur les valeurs spirituelles des pratiques rituelles, ils ont lié la moralité du musulman à ce rite, dans le sens ou le rite requiert une valeur en fonction de ce qu'il procure, de ce qu'il bouleverse dans le comportement des musulmans. C'est à dire que la spiritualité n'est pas uniquement verticalité, elle est aussi horizontalité: "je suis envoyé pour parfaire le bon comportement", et donc un mystique, un musulman qui a une expérience spirituelle ne peut être reconnu comme tel que si cette spiritualité modifie son comportement dans le sens de la perfection.
Mais qui dit spiritualité, ne dit pas « infallibilisme », la faiblesse fait partie de notre nature sauf que dans la spiritualité musulmane, la faiblesse et la source du progrès spirituel. La faiblesse et le péché, au lieu de m'éloigner de Dieu, m'informe sur ma vérité qui me permet de me réformer afin de continuer mon chemin. Je découvre en même temps la grande Miséricorde d'Allah : "RahmaniRahim", je ne désespère jamais de ma faiblesse, car je suis faible par nature, si j'arrive à être droit, c'est grâce à Dieu et donc cette notion de péché nourrit l'humilité et la modestie chez l'individu.
Ce qui me permet d'être indulgent en vers les autres parce que je suis comme eux, en vérité les humains se ressemblent beaucoup, ils ont les mêmes vices sauf que les situations diffèrent, et l'effort, le « Jihad » diffère d'un individu à un autre. Il n'y a pas de miracle, celui qui fait l'effort de combattre sa faiblesse, peut progresser dans le chemin spirituel vers Dieu. Celui qui démissionne et s'inscrit dans un défaitisme ne peut jamais progresser et donc les péchés me permettent d'accéder à la Miséricorde d'Allah et m'informent sur les vices du « seytan » (diablotin) et les portes par lesquels il est entré dans mon cœur. Et m'informent aussi sur mon état pour pouvoir progresser et comme dit-on, on ne progresse que par erreur et donc cette spiritualité, elle a une verticalité, une horizontalité, mais une spiritualité qui est engagée, elle est prophétique et engagée.
Malheureusement beaucoup de musulmans demandent la spiritualité dans le sens de la consommation. Je pense que beaucoup de musulmans souffrent pratiquement d'une certaine obésité spirituelle, trop de consommation, trop de graisses spirituelles qui ne sont pas dissipées dans une énergie sociétale, ils consomment des moments de « Dikr », ils consomment des moments de prières, ils consomment des moments de prédication et de sermon mais c'est une spiritualité qui ne produit rien pour la société alors que la spiritualité c'est une énergie qui doit se dissiper dans un mouvement, engagée dans la société, cette spiritualité n'est pas marginalisée, elle est intégrée dans la société, elle doit trouver une forme culturelle appropriée afin de contribuer à l'essor de l'humanité, c'est une spiritualité intégratrice et non marginalisante.
C'est une spiritualité qui se vit dans les moments qui apparaissent les plus profanes, les moments de la vie d'un musulman. De toute façon la notion de profane et de sacré, sont deux notions relatives, c'est à dire que par une simple intention je peux convertir un mouvement, une action des plus banales à une action des plus spirituelles et comme disent les soufis : « le mysticisme est une adoration », son manger est une adoration, son sommeil est une adoration, c'est à dire que le musulman arrive à un stade très élevé, il convertit tous ses mouvements dans le sens de l'adoration, c'est à dire accompagné sans cesse par la pensée de Dieu qui habite son cœur et donc on peut vivre le sacré au cœur d'une société complètement désenchanté.
Tout dépend de ce que nous construisons à l'intérieur de nous même. Mais c'est une spiritualité à l'instar de l'esprit révélé, de la révélation qui s'est encrée dans la culture de l'époque, qui doit trouver une forme d'interprétation dans notre époque, et donc la spiritualité est engagée par essence. Les maux de la société m'intéressent, c'est à dire que la spiritualité produit chez le musulman une forme d'intelligence, il y a une certaine intelligence développée par le recueillement, par la prière, par la méditation, par le jeûne, par l'effort sur soi et produit des pensées pures, et produit chez le musulman une lucidité, une connaissance profonde qui ne nécessite pas la lecture de millier de milliers de bouquins théologique, le musulman, une fois arrivée à cette lucidité, devient un être existant et distant, il est au cœur de la société mais garde un certain recul par rapport à ce qui se passe dans cette société.
Nous avons des choses à dire concernant la famille. Nous avons une division de l'homme, de la société, nous avons une vision de cette évolution des mœurs, cette trajectoire évolutive, ce Darwinisme sociale menaçant l'espèce humaine lorsque les frontières entre les objets et les sujets s'effondrent, entre l'humain et l'animal les frontières s'effondrent, nous devons garder une certaine lucidité et dire ce que nous pensons d'un certain évolutionnisme déterministe et qui risque de menacer l'espèce humaine en terme spirituel. Et donc cette spiritualité une fois nourrit, une certaine lecture de l'éthique, une certaine lecture de la « Charia » nous permet de contribuer à notre façon au débat de la société.



Par Tareq Oubrou (Président de l'Association "Les Imames de France")

D'après le site de l'union des organisations islamiques de France

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Commentaires
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